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LCS (LCR) / Ponction Lombaire

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Qu’est-ce que le liquide cérébrospinal (LCS) ? (Anciennement appelé liquide céphalorachidien : LCR)

Le LCS est le milieu liquide dans lequel baigne le système nerveux (cerveau et moelle). Il a un double rôle essentiel de protection (contre les agents infectieux, les toxiques… les traumatismes) et d’échanges avec le sang par l’intermédiaire de la barrière hémato-méningée (entre la circulation sanguine et le système nerveux).

Il est sécrété et résorbé sans interruption : il est entièrement renouvelé 3 à 4 fois en 24 h.

Comment le recueille-t-on ?

Il est recueilli au moyen d’une ponction lombaire (PL) qui est un geste simple pouvant rapidement être réalisé aux urgences ou sur un lit dans une chambre d’hôpital. Le prélèvement se fait au moyen d’une aiguille, entre 2 vertèbres en dessous de la 2e vertèbre lombaire. Le liquide normal est transparent (eau de roche) ; il peut être est trouble dans les infections et sanglant au cours des hémorragies.

Que mesure-t-on ?

Le nombre de cellules: il est normalement inférieur à 2 cellules par mm3, au-delà on parle de réaction cellulaire et de réaction méningée.

Les protéines totales : la protéinorachie normale est comprise entre 0,28 et 0,52g/l.

Le taux de sucre : la glycorachie peut être abaissée dans certaines infections.

Il peut également être recherché :

Une production locale d’immunoglobulines qui reflète une inflammation spécifique du LCS (ex : dans la SEP)

Des cellules anormales dans les infiltrations tumorales.

Dans quels cas doit-on le prélever ?

Son étude :

  • Est indispensable au diagnostic des infections du système nerveux comme les méningites et les encéphalites. La réalisation d’une PL est alors une urgence absolue notamment lorsqu’une méningite bactérienne est suspectée. L’étude du LCS permet également le diagnostic de méningite ou de méningoencéphalite virale herpétique ou de maladie de Creutzfeld-Jacob.
  • Est très utile au diagnostic des pathologies inflammatoires du système nerveux comme la Sclérose en plaques, le syndrome de Guillain et Barré…
  • Peut permettre un diagnostic d’hémorragie méningée notamment lorsque l’imagerie   est normale.
  • Peut-être une aide au diagnostic de certains cancers avec extension au système nerveux.

Dans certains cas, l’accumulation progressive du LCS conduit à une hydrocéphalie chronique entrainant alors un ralentissement de la marche, un déséquilibre vers l’arrière, des difficultés pour retenir les urines ou une lenteur psychique. La soustraction d’une certaine quantité de liquide (30cc) en améliorant (parfois durablement) le patient permet le diagnostic.

Depuis quelques années l’étude de certaines protéines spécifiques (protéines béta amyloïde et tau) a apporté une aide diagnostique pour certaines maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer. 

FAQ

Est-ce que la PL est douloureuse ?

Le plus souvent la PL est un geste facile à réaliser, n’entrainant pas de douleurs sauf celle de la piqure cutanée (un patch anesthésiant peut localement être appliqué). Dans de rares conditions (arthrose ou déformation rachidienne), il sera nécessaire de réaliser la PL après un repérage radiologique.

Quels sont les risques de la PL ?

La complication la plus fréquente de la PL, survenant surtout chez les sujets jeunes, est l’apparition de céphalées post PL. Ce sont des céphalées (maux de tête) et des cervicalgies (douleurs cervicales) qui surviennent quelques heures après l’examen, apparaissant en position assise ou debout et disparaissant en position allongée. Elles peuvent être limitées en respectant un décubitus strict après sa réalisation mais peuvent durer plusieurs jours. La caféine peut alors être utile mais dans certaines circonstances, la réalisation d’un blood-patch (injection au contact de la dure-mère de sang du patient) s’avèrera nécessaire pour les faire disparaître.

Les autres complications (infection…) sont très exceptionnelles