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Tumeurs du cerveau

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Qu’est-ce qu’une tumeur cérébrale ?

Tout d’abord qu’est-ce qu’une tumeur ?

Chaque cellule de l’organisme à un rôle et une durée de vie précis, qui dépendent de mécanismes de régulation complexes. Il arrive parfois que ces mécanismes soient perturbés, entrainant alors une croissance anarchique de cellules anormales qui vont former une tumeur. Les tumeurs ne sont pas toutes cancéreuses (ou malignes) mais peuvent aussi être bénignes.

Qu’est-ce qu’une tumeur cérébrale ?

Il s’agit de tumeurs développées au sein de la boite crânienne. Il peut s’agir de métastases, secondaires à un autre cancer développé initialement hors du cerveau (cancer du sein, du poumon, du rein ou de la peau le plus souvent) ou bien de tumeurs cérébrales primitives, issues des cellules présentes normalement dans le système nerveux central.

Certaines de ces lésions sont non cancéreuses comme le méningiome (tumeur développée au dépend des « enveloppes » du cerveau ou méninge). Les méningiomes sont d’évolution lente mais certains peuvent être plus agressifs malgré leur caractère non cancéreux. Le neurinome est également une tumeur bénigne de l’enveloppe des nerfs.

Parmi les tumeurs cérébrales primitives cancéreuses, les gliomes, issus des cellules gliales (dont le rôle normalement est de « soutenir » et de « nourrir » les neurones) sont les plus fréquents. Les gliomes sont classés en 4 grades selon leur degré d’agressivité. Les gliomes de grade I concernent surtout les enfants et sont peu évolutifs. Les gliomes de grade II sont considérés comme relativement peu agressifs mais peuvent se transformer en gliomes plus invasifs de grade III (anaplasique) ou IV (glioblastome).

Il est à noter que les gliomes, bien que de nature cancéreuse, sont incapables d’entrainer des métastases hors du système nerveux.

Comment se manifestent-t-elles ?

Les symptômes cliniques sont très variables. Ils dépendent de la localisation de la tumeur, de sa taille et de sa vitesse d’évolution. Ils apparaissent le plus souvent de façon progressive (sur quelques semaines ou quelques mois) mais peuvent parfois être plus soudains.

On peut schématiquement considérer trois types de symptômes différents :

  • Céphalées liées à une augmentation de la pression à l’intérieur de la boîte crânienne (les maux de têtes sont inhabituels, persistants, résistant aux traitements antalgiques, souvent associés à des nausées ou des vomissements).
  • Crise d’épilepsie liée à une « irritation » de la surface du cerveau par la tumeur. Elles peuvent être généralisées (mouvements anormaux des 4 membres, perte de connaissance …) ou partielles (mouvement ou sensation anormaux d’un membre, perte de contact avec automatismes moteurs…). Les symptômes débutent brutalement, disparaissent en quelques minutes et se reproduisent généralement de façon stéréotypée.
  • Signes neurologiques liés à la localisation de la tumeur. Ils correspondent à une altération du fonctionnement normal des neurones par la tumeur. Il peut s’agir de paralysies, de troubles de la parole ou de la vue, de troubles de l’équilibre ou encore de perturbation des fonctions intellectuelles (troubles du comportement, de la mémoire …).

Aucun de ces symptômes n’est spécifique d’une tumeur cérébrale mais ils doivent amener à consulter son médecin traitant.

Quels moyens de diagnostic ?

Examen clinique

L’apparition de symptômes cliniques évocateurs permet de suspecter la présence d’une tumeur cérébrale. Le médecin réalise un examen clinique neurologique et, en cas de suspicion de tumeur, prescrit un examen d’imagerie cérébrale. Le patient peut alors être orienté vers différents médecins spécialistes (neurologues, neuro-radiologues, neuro-chirurgiens, neuro-oncologue…).

Examens d’imagerie

L’objectif est de « visualiser » la lésion tumorale, d’évaluer ses caractéristiques, de mesurer sa taille et son retentissement sur le cerveau sain.

Le scanner cérébral, pour des raisons pratiques, est souvent réalisé en premier lieu et peut être considéré comme un examen de débrouillage. L’IRM cérébrale est indispensable en cas de suspicion de tumeur. Cet examen est plus précis et plus informatif que le scanner. Certaines séquences d’IRM permettent d’obtenir des données supplémentaires sur le « comportement » de la tumeur (importance des vaisseaux, densité des cellules, retentissement métabolique) qui peuvent être utiles à la décision thérapeutique chez certains patients. Cependant aucun de ces examens de permet d’affirmer avec certitude la nature exacte de la lésion.

Analyse d’un échantillon tumoral

Cette analyse est indispensable au diagnostic de certitude. Cela est d’autant plus important que le pronostic et le traitement sont très différents en fonction du type tumoral. Cette analyse permet de déterminer les caractéristiques précises de la tumeur.

L’échantillon tumoral est obtenu lors d’un geste chirurgical. Il peut s’agir d’une biopsie (prélèvement d’un échantillon tumoral par le neurochirurgien) ou d’une exérèse chirurgicale (tout ou partie de la tumeur est retiré par le neurochirurgien). Le choix entre biopsie et exérèse dépend des caractéristiques de la tumeur évaluées sur l’IRM, et de l’évaluation du risque opératoire.

Quelle est la prise en charge ?

Il existe différents moyens de traiter une tumeur cérébrale : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie Ces trois approches peuvent éventuellement être associées. L’objectif est de stabiliser ou d’éliminer la tumeur, de réduire le risque de récidive, d’améliorer ou de prévenir les symptômes liés à la tumeur.

Le choix de la stratégie thérapeutique ne repose pas sur le choix d’un médecin isolé mais fait l’objet d’une discussion pluridisciplinaire regroupant les différents spécialistes impliqués dans cette pathologie (réunion de concertation pluridisciplinaire).

La chirurgie d’exérèse

L’objectif est d’enlever tout ou partie de la tumeur. Ce choix dépend de la nature de la tumeur et du risque opératoire (liés à la taille et à la localisation de la tumeur). Dans certains cas la chirurgie peut être le seul traitement nécessaire (certains méningiomes par exemple).

La radiothérapie

Elle est indiquée pour certaines tumeurs (cancéreuses ou bénignes). Le principe consiste à détruire les cellules tumorales par le biais de rayons ionisants. La radiothérapie se déroule le plus souvent sur une période de quelques semaines à raison d’une séance par jour. Dans certains cas une radiothérapie dite stéréotaxique (on parle aussi de radio chirurgie) peut être proposée sur les lésions de petit volume : une dose plus importante est délivrée de façon extrêmement précise sur la lésion tumorale en une séance.

La chimiothérapie

La chimiothérapie est proposée dans certains cas, seule ou associée à la radiothérapie. Certaines chimiothérapies sont administrées par voie orale, d’autres par voie veineuse. La tolérance dépend de la drogue utilisée mais de nombreux progrès ont été faits dans ce domaine sur les dernières années. Dans certains cas un traitement dit « ciblé » peut être proposé : il s’agit de traitement ciblant particulièrement une caractéristique spécifique de la tumeur ou de son environnement (par exemple empêchant les vaisseaux sanguins tumoraux de se développer).

www.anocef.org

FAQ

Quelles sont les causes des tumeurs du cerveau ?

Les causes sont mal connues. Le rôle de certains facteurs d’environnement, de certaines substances chimiques (notamment certains pesticides) peut être discuté.

Est-ce héréditaire ?

Dans la grande majorité des cas les tumeurs cérébrales ne sont pas héréditairement transmissibles. Il existe cependant certaines mutations héréditaires, rares, prédisposant à quelques cancers. Ces patients (ainsi que d’autres membres de leur famille) peuvent être atteints de plusieurs cancers différents (dont des tumeurs cérébrales). Certaines tumeurs bénignes peuvent également survenir dans le cadre d’une pathologie héréditaire (responsable d’autres symptômes généralement) comme les neurinomes dans la neurofibromatose.

Peut-on travailler lorsque l’on est atteint de cette pathologie ?

Les symptômes liés à la pathologie, la fatigue et les effets secondaires liés au traitement perturbent la vie professionnelle et le plus souvent un arrêt de travail est nécessaire. Cet arrêt de travail n’est pas obligatoire, dans certains cas les symptômes cliniques sont modérés, et il est possible (pour les patients qui le souhaitent) de poursuivre une activité professionnelle au cours du traitement.

A l’issue des traitements le retour à la vie professionnelle dépendra de la persistance de signes cliniques ou de séquelles (liés à la maladie elle-même ou au traitement). Dans ce cas une reconnaissance comme travailleur handicapé peut être demandée.

Peut-on conduire lorsque l’on est atteint d’une tumeur cérébrale ?

Le diagnostic de tumeur cérébrale n’entraîne pas, en lui-même, une incapacité à conduire. Par contre le code de la route fixe des listes d’incapacité physiques incompatibles avec la conduite et notamment les troubles de la vision, les troubles de l’équilibre, l’épilepsie … (liste non exhaustive). Dans ce cas le patient doit faire une demande auprès de la commission du permis de conduire de la préfecture pour faire évaluer ses capacités à la conduite.